Le Théâtre du Marché aux Grains est dans une humeur de tigre ! Retour sur les quinze derniers jours, avec les membres de l’équipe.
Vidal :
On se met en route, pour la suite, l’avenir, le futur, ou plus simplement la saison prochaine, puisque celle en cours a peu de chance d’émerger enfin de son confinement.
Aujourd’hui encore plus qu’hier peut-être, la mise en place d’une nouvelle saison est un espace d’échanges, de réflexions, de doutes et de joies pour toute l’équipe. La particularité du moment fait aussi de ce temps l’occasion de remettre à plat le projet artistique et culturel que nous portons, d’interroger à nouveau les manières dont il dialogue avec le territoire, les gens, l’histoire, le présent. On nous a demandé de nous “réinventer”, et cette proposition n’a fait que révéler une méconnaissance profonde du travail et des métiers qui sont les nôtres. Car nous sommes en permanence en train d’éprouver notre relation au monde, comme tout un chacun sans doute, pour en trouver la traduction poétique et sensible.
J’aime les tigres, tant qu’ils peuvent être ce qu’ils sont, des animaux sauvages, libres, dans leur milieu naturel, pas quand on les enferme dans des cages, des cases, et qu’on leur demande d’être ce qu’ils ne sont pas.
Sylvie :
Il n’y a plus de saison, ma chère dame ! L’écureuil est reparti en hibernation, d’où peut être sa grosse fringale, la cigogne, stoïque, essaye, tant bien que mal, de couver ses œufs sous la neige, et les biches tentent de se réchauffer dans les champs labourés sous un soleil trompeur. Les doudounes sont ressorties, les tulipes elles, regrettent de l’être, sorties. Mais quand donc le printemps tant attendu, le vrai, arrivera-t-il ?
Il paraît bientôt, alors on patiente, encore un peu, juste un peu. On s’agite, on s’affaire, on espère, car en attendant, même au théâtre, il n’y a plus de saison.
Pacôme :
Période toujours étrange. Une prochaine saison se profile, cela fera peut-être du bien à tout le monde d’avoir à nouveau cet espace de liberté, d’art et de rencontres. Un nouvel élan peut-être après une saison qui n’aura duré en public que deux mois, même si des projets stimulants ont été adressés comme on a pu (spectacle dans les écoles, résidences, ouvertures professionnelles, vidéos, réunions, etc, etc.).
Humeur musicale du moment : au bureau plus rien car l’ordi rame trop pour lancer Spotify. Sinon, on se sent vieux quand sort enfin un nouvel Offspring, on se fait du bien à découvrir encore des richesses dans des intemporels qu’on connaissait mal (Hollies, Buffalo Springfield, Beach Boys, Consortium, Bruce Springsteen, Mark Knopfler, etc.), à se remettre dans des vieux emos qui défoulent (Senses Fail, A Day To Remember, Hawthorne Heights, Brand New, etc.), et enfin on assume qu’en ce moment Dido ou London Grammar sont appréciés quand tout le monde est claqué.
Cloé :
Garder la pêche, avoir la frite, se fendre la poire, heureux comme un pape, être au taquet, on n’est pas sorti de l’auberge, haut les cœurs ! Pratiquer la méthode Coué évite la morosité ambiante !
Julie :
Parmi les moments les plus réjouissants des deux dernières semaines : les réunions de préfiguration de la saison prochaine. Imaginer et tout mettre en œuvre pour que le théâtre mais aussi les différents lieux du territoire de jeu du Théâtre du Marché aux Grains s’animent… dès que cela sera à nouveau possible. De beaux projets en perspective, à vivre ensemble. C’est peu de dire que l’on a hâte !
À très bientôt,
L’équipe du Théâtre du Marché aux Grains
(Image : Estampe intitulée Ryû Ko Zu (Le dragon et les tigres) de Sadahide UTAGAWA (1807-1879))